STV - Sega

Publié le par Seb

On ne présente plus le système ST-V (Sega Titan Video) qui est la version arcade du hardware de la Saturn.
 
Cette fois-ci il s'agit d'une carte mère que j'ai récupérée HS. Ces cartes mères sont réputées pour avoir des problèmes avec leurs soudures CMS, en particulier au niveau de ses deux CPU SH2.
 
La PCB est sale :
 
Et ... Ho surprise ! Les soudures du SH2 ont été charcutées :
 
Les broches sont soudées entres elles et une piste a disparu sous les assauts répétés d'un apprenti soudeur :
 
Il s'agit du CPU "Master" :

 

*Le SH2 est un CPU développé par Hitachi, il fait partie de la famille "SuperH RISC Engine".
 
C'est un CPU à instructions réduites "RISC" (Reduced instruction set computing), l'avantage est qu'il passe un maximum d'instructions en un minimum de cycles par rapport à un CPU "CISC" (Complex Instruction Set Computer) intel x86 par exemple. Cependant les instructions RISC n'effectuent qu'une seule opération élémentaire par instruction alors que les CISC peuvent effectuer plusieurs opérations élémentaires par instruction.
 
Cette architecture à deux CPU a été adoptée au dernier moment pour palier à l'arrivée imminente de la 3D dans les jeux vidéos.
 
Revenons à notre PCB, à ce niveau il vaut mieux dessouder le CPU puis redresser ses broches avant de ressouder :
 
Ensuite je redresse les broches à l'aide d'une aiguille et d'une loupe :
 
Je ressoude, puis ponte la piste arrachée, et enfin je vérifie toutes les soudures à la loupe pour exclure d'éventuels ponts entre deux broches ou soudures sèches :
 
Ensuite j'inspecte le second SH2 "Slave" :
 
Il reste des soudures sèches mais heureusement notre soudeur en herbe s'est arrêté au premier CPU :
 
Un fois toutes les soudures de ce CPU refaites, je peux mettre la carte sous tension.
 
A noter : Le système STV possède une pile et un super-condensateur qui permettent de maintenir des informations en mémoire :
 
Quand la carte mère a planté il est parfois nécessaire d'effacer cette mémoire en retirant la pile et en vidant le condensateur avant de pouvoir redémarrer la PCB.
Je n'ai pas trouvé de switch reset, mais à priori il existerait la possibilité d'en faire un. A voir pour plus tard...
J'imagine que ce système conserve certains états en mémoire qui peuvent potentiellement empêcher le démarrage. Ce qui est plutôt pénible pendant une réparation...
 
J'en profite pour remplacer la piles (CR2032) et le super-condensateur 0,1 Farads (0,1F par un 0,33F parce qu'osef, il est utilisé comme une pile !) :
 
Je lance un Decathlete pour tester, tout est OK !
... Jusqu’à ce que je passe le jeu en "freeplay". A ce moment là un glitch dans l'affichage de "Freeplay" me pète à la figure :
"CREDIT 0LAY"... Comme si "CREDIT 0" et "Freeplay" avaient fait une Gogeta en fusionnant...
Et là je dois avouer que j'ai cherché pendant des heures d'où pouvait venir ce bug d'affichage...
 
Pendant ce temps, Grumly m'évoque la piste du bug oublié par Sega. J'ai du mal à croire qu'ils aient pu laisser un truc pareil, mais ça coûte rien de tester.
 
Pour faire mon test je remplace la ROM : "EPR-18967" par la révision suivante : "EPR-18967a" :
 
Et là miracle :
Le responsable des bêta-tests a dû finir ligoté à poil dans la neige, à se faire administrer des coups de shinai sur le crâne par Segata Sanshiro.
 
...Et enfin je finis avec la pose d'un Multi-bios :
 
Cette carte mère peut enfin reprendre du service.
 
 
Message aux bricoleurs débutants : Si vous avez un doute, si vous ne savez pas, si vous n'avez jamais fait, si votre fer à souder ressemble à une banane, si vous soudez avec de l'étain de plombier/couvreur : abstenez-vous !
Et enfin si vous voulez vraiment vous y mettre, faites vous la main sur des bootleg HS ou la carte mère de votre vieux Pentium 3.
GRRRRRRRRRR !!!!
 
 
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